Le printemps se rapproche et l’attente se fait sentir parmi les habitants d’un certain nombre de campements informels à Kamed el Loz dans la Bekaa Ouest, car la floraison des jardins qu’ils ont cultivé ces derniers mois dans le cadre du projet de micro-jardinage approche.
Ce sont en réalité des potagers biologiques, issus de graines anciennes, plantés dans de petits blocs de bois ou des parcelles de terre clôturées. Ces graines sont l’une des composantes les plus importantes du patrimoine agricole. Elles sont transmises de génération en génération, replantées d’une année sur l’autre sans avoir besoin de racheter les graines commerciales, aujourd’hui largement répandues à l’échelle mondiale, réduites à des semences hybrides. Les semences anciennes sont également plus nutritives, moins consommatrices d’eau, plus résilientes et résistantes aux maladies que les semences génétiquement modifiées, notamment grâce aux centaines d’années d’adaptation naturelle et de sélection manuelle des graines.
Au cours des trois derniers mois de 2017, 75 micro-jardins biologiques ont été créés dans cinq campements de réfugiés syriens et 75 personnes ont été formées au jardinage biologique. Les formateurs d’Amel ont partagé leurs connaissances sur l’agriculture biologique, la composition et les soins du sol, la gestion de l’eau, l’identification et la sélection des semences, les engrais biologiques et les pesticides.
Ce projet – mis en œuvre en collaboration avec le Programme alimentaire mondial (PAM) et la Coopération Allemande –
vise à renforcer l’autosuffisance et la sécurité alimentaire des réfugiés. Ghinwa Samhat, coordinateur du projet, explique: «Il aide les réfugiés à différents niveaux: il améliore leurs compétences, renforce leur résilience dans le sens de la sécurité alimentaire et cela les aide aussi socialement et émotionnellement, ce qui est pour nous une réussite majeure.
En effet, tandis que les jardiniers attendent pour voir les fruits de leur travail, les relations de voisinage se sont améliorées. Les voisins se retrouvent quotidiennement pour discuter de leurs jardins et de leurs pratiques.
“Il est plus agréable de se lever le matin et de voir toutes ces plantes vertes”, explique Diaa’din Qweider, de Damas. “J’aime être plus en contact avec les voisins, les saluer et les interroger sur leurs progrès dans le projet. Nous sommes plus proches maintenant. “