Jeudi 27 juin, Amel Association International a organisé à l’Université Américaine de Beyrouth, en partenariat avec Caritas Liban, C.L.D.H, Abaad, MSD et TGKO, une journée de discussion sur les travailleurs domestiques au Liban. Le séminaire « Vers une protection nationale des travailleurs domestiques étrangers au Liban » s’est tenu pour discuter non seulement des problèmes mais aussi des solutions et mesures à prendre pour protéger ces travailleurs ainsi que leurs droits qui sont souvent bafoués. En effet, plus de 275 000 travailleurs domestiques vivent au Liban, venant généralement du Soudan, des Philippines, d’Ethiopie, et du Bangladesh. Cette migration est économique, comme ces travailleurs viennent au Liban à la recherche d’un salaire décent.
De nombreux participants ont participé au débat, des représentants politiques, comme Madame Marlène Atallah représentante du ministère du travail, et Monsieur Talal Youssef, représentant de la Sureté Générale, quelques universitaires et ONG, comme Monsieur George Ghali, professeur à l’Université Saint Joseph.
De nombreux sujets furent abordés, comme les inégalités et discriminations dont sont victimes de nombreux travailleurs domestiques au Liban. De plus, le Système kafala mis en accusation, fut présenté comme l’une des causes principales de ces discriminations faites aux travailleurs domestiques étrangers. Le Kafala système est un système, implanté dans de nombreux pays du Moyen Orient, qui permet de réguler le travail des migrants, en effet ils ont besoin d’un « sponsor » au Liban qui leur permet d’avoir accès à un visa et un statut legal. Le statut du travailleur dépend alors de l’employeur, cette loi va alors avoir une conséquence sur la relation entre l’employer et l’employer. En effet sans employeur le travailleur domestique n’est plus legal sur le territoire libanais et n’a plus de visa. Le système Kafala renforce donc les rapports de force et les maltraitantes que peuvent subir ces travailleurs. De nombreux cas de violence, de violation des droits ou encore de travailleurs domestiques non payés ou enfermés ont été répertoriés.
Un panel de solutions a été présenté par les différentes ONG lors du Séminaire afin de respecter leurs droits, leur dignity et humanité. En effet, certaines mesures ont été prises par le Ministère du travail, comme une liste noire des employeurs qui ne respectent pas les droits des travailleurs domestiques ou encore un numéro de téléphone d’urgence, mais ces mesures restent limitées et insuffisantes. Amel Association International ainsi que d’autres ONG demandent la mise en place de nouvelles réformes permettant d’améliorer les conditions de vie de ces migrants au Liban. Le processus entier doit être repensé, en facilitant l’arrivé de ces migrants grâce à des sessions de sensibilisation mais aussi leur intégration dans la société libanaise.
Les ONG demandent alors un contrat réel entre l’employer et l’employé, signé avant le départ du travailleur domestique et dans sa langue; un suivit de l’Etat efficace et complet, la mise en place d’une aide sociale, ainsi que changer plus largement les mentalités libanaises. Une réforme réelle est demandée de la part des ONG au gouvernement pour protéger ces migrants et leur assurer leurs droits.
De nombreux défis restent importants, et une campagne de sensibilisation devrait être lancé dans tout le Liban pour sensibiliser la population libanaise envers cette cause. En réunissant la société civile atour de ce problème sociétal ce Séminaire s’affirme comme une étape réelle vers une nouvelle réforme.