Selon le rapport de l’Indice de la faim dans le monde (GHI) de 2018, la faim dans le monde reste un enjeu majeur, malgré des progrès depuis les années 2000. Le chemin est encore long à parcourir. En effet, les niveaux de la faim sont encore inquiétants dans plus de 51 pays. En cause, notamment les migrations forcées, dues aux guerres, et aux changements climatiques. Les régions les plus touchées sont l’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne, où les taux de sous-alimentation, de retard de croissance, d’émaciation et de mortalité infantile restent très élevés.
Le pays le plus atteint, en situation extrêmement alarmante au niveau de la faim, est la République centrafricaine (RCA), victime d’une guerre civile entraînant de nombreuses violences sectaires et une instabilité chronique depuis 2012. Le Tchad, Haïti, Madagascar, la Sierra Leone, le Yémen et la Zambie sont également très touchés par la faim, sachant que plusieurs de ces pays n’ont pu être évalués par manque de données.
Ainsi, la situation de faim et de dénutrition dans sept de ces pays (le Burundi, la République démocratique du Congo, l’Érythrée, la Libye, la Somalie, le Soudan du Sud et la Syrie) est très préoccupante. Ces états sont souvent le lieu de troubles politiques violents et d’extrême pauvreté causant l’insécurité alimentaire, et forçant les populations à fuir.
Malgré de nombreux progrès depuis 2000, la faim et la dénutrition persistent dans le monde, et se sont parfois aggravés dans certaines régions. Ainsi, environ 124 millions de personnes dans le monde souffrent de faim aiguë contre 80 millions en 2016. De plus, à travers le monde, environ 151 millions d’enfants subissent un retard de croissance et 51 millions d’entre eux souffrent d’émaciation. Les progrès réalisés depuis 2000 sont en outre fragilisés par les conflits, notamment de gouvernance, les changements climatiques, la pauvreté. La faim dans le monde reste donc un enjeu majeur étroitement lié aux conflits politiques.
En effet, 60% de la population touchée gravement par la faim dans le monde vit dans des zones de conflits, et les trois pays les plus atteints (la République centrafricaine, le Tchad et le Yémen) sont en actuellement les lieux de luttes armées. De plus, selon le Programme Alimentaire Mondial, 821 millions de personnes, soit plus d’une sur neuf dans le monde, ne reçoivent pas assez à manger, 150 millions d’enfants de moins de 5 ans sont trop petits pour leur âge en raison d’une alimentation insuffisante, et une femme en âge de procréer sur trois souffre d’anémie.
Les changements climatiques, entraînant sécheresses et inondations sont également des facteurs importants. Parallèlement, l’obésité est en hausse dans le monde, un adulte sur huit étant touché par ce problème. La sous-alimentation et l’obésité sont profondément liées. En effet à cause notamment des coûts élevés de la nourriture saine, mais également du stress de l’insécurité alimentaire, les familles pauvres sont également vulnérables face aux risques de surpoids et d’obésité.
Ainsi, la faim est en hausse depuis ces trois dernières années, ce qui constitue une régression par rapport aux progrès accomplis et aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). L’alimentation et la lutte contre la faim doivent donc rester au cœur des préoccupations mondiales.