Kamel Mohanna dédicace son nouveau livre : L’usage abusif de la société civile.

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Le Dr Mohanna a dédicacé son nouveau livre, intitulé L’usage abusif de la société civile et publié en avril 2022, dans la section du salon du livre réservée à Dar Al Farabi. Dans son ouvrage, préfacé par le professeur George Corm, ancien ministre, et par le professeur Mustafa Hegazy, sociologue, le Dr Mohanna dénonce l’instrumentalisation du concept de société civile, qui demeure une problématique au Liban et dans le monde. Selon Kamel Mohanna, la société civile constitue un cadre dans lequel les forces du changement peuvent débattre et interagir. Une telle discussion permet l’émergence d’un discours et d’une stratégie à l’échelle nationale, visant à obtenir plus de démocratie et de garanties pour les droits de l’Homme, tout en constituant une étape vers la citoyenneté.

L’ouvrage présenté par le Dr Mohanna est riche de références historiques et contemporaines, et illustré d’expérience de terrain, tant au niveau local qu’international. Il fait écho à la lutte sans relâche menée par son auteur, et par l’association qu’il a créée, Amel, afin de bâtir un modèle de travail social et humanitaire, engagé et militant, susceptible d’être exporté dans les pays du Nord comme ceux du Sud. Dressant le bilan de sa propre expérience, le Dr Mohanna appelle les acteurs du secteur humanitaire à établir des partenariats d’égal à égal avec les organisations internationales, en toute indépendance. La boussole de l’action humanitaire doit demeurer l’engagement et la solidarité en faveur des causes des justes des peuples, au premier rang desquelles la cause palestinienne. 

Lors de son intervention, en présence de professionnels de l’actualité culturelle, sociale, politique, des médias, ainsi que des équipes d’Amel International, le Dr Kamel Mohanna, président fondateur de l’association, a souligné l’importance de l’expérience accumulée par le secteur civil, dont Amel fait partie. Ainsi, selon lui, cette valorisation du secteur civil est « plus importante aujourd’hui que jamais, puisque nous vivons dans un état d’urgence sociale, qui doit être abordé avec une constante vigilance et attention ». Le président de l’association a en outre mis en évidence l’expérience pionnière constituée par Amel depuis 50 ans et qui représente un modèle susceptible d’être mis en place au Liban et dans le monde au service des personnes marginalisées, quelle que soit leur appartenance politique, religieuse, communautaire ou régionale.

Le salon du livre a également été l’occasion pour le Dr Mohanna de mettre en lumière les effets néfastes des politiques liées au développement et à la mondialisation, qui exacerbent le repli sur soi des groupes sociaux marginalisés et tendent à restreindre le rôle social de l’État. Les évolutions récentes témoignent ainsi de la déliquescence de la mondialisation, qui a eu un impact négatif aux niveaux social, économique et sanitaire dans le monde. 

C’est dans cette optique que les organisations de la société civile, et notamment Amel, doivent, selon Kamel Mohanna, « jouer un rôle-clé dans la construction du citoyen, un sujet formé par le rejet des agendas étrangers ». En effet, « dans le cadre de ce modèle, les gens sont invités à s’impliquer pour faire face à notre réalité amère, à interagir avec ce qui se passe à l’intérieur et à l’extérieur du monde arabe, en particulier lorsqu’il s’agit de la cause palestinienne, et à contribuer à la construction d’un citoyen engagé et efficace, plutôt que d’un partisan communautaire ». 

L’auteur a enfin insisté sur le rôle du secteur civil en sa qualité de troisième partenaire de l’État et du secteur privé dans la mission de développement. Il a ainsi souligné « la nécessité de créer un environnement législatif et politique approprié », afin de consolider le secteur civil et d’étendre son rôle par le biais de ce que Kamel Mohanna nomme « les chartes d’honneur éthiques ». Cela leur permet de valoriser « les principes directeurs du secteur civil dans sa relation avec l’État d’une part et sa relation avec la société d’autre part ». 

Pour mettre ses principes en action, Amel Association International peut s’appuyer sur 30 centres de santé et de développement, répartis à travers tout le territoire libanais, ainsi que sur 6 cliniques mobiles, 2 unités mobiles d’éducation et une unité de protection dédiée aux enfants en situation de rue. L’association peut également compter sur l’engagement de 1 500 volontaires à temps plein et bénévoles, afin de préserver la dignité de chaque être humain, quelles que soient ses affiliations ou appartenances religieuses, communautaires ou géographiques, en se basant sur les valeurs de solidarité, de refus des doubles-standards, notamment entre le Nord et le Sud, et d’engagement pour les causes justes des peuples, au premier rang desquelles la question de Palestine, qui constitue l’essence de toute action humanitaire.

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