Des représentants de la maison d’édition Dar Nelson, de l’association Amel International et du comité chargé de superviser la « campagne des 100,000 livres en soutien à Gaza » ont tenu une conférence de presse au siège de la Maison Amel pour les droits de l’Homme.
A cette occasion, M. Suleiman Bakhti, directeur de la maison d’édition Dar Nelson, a dressé les contours de cette campagne de soutien en faveur de Gaza, tandis que le Dr Kamel Mohanna, président d’Amel Association International et coordinateur général du Collectif des ONG libanaises, a, dans un discours, souligné l’importance des initiatives visant à soutenir la résilience de la population palestinienne résidant à Gaza, qui souffre d’un blocus impitoyable. Il a également rappelé l’importance de la cause palestinienne qui doit demeurer au cœur de toute action humanitaire.
Comme l’a indiqué le Dr Mohanna, la « Campagne des 100,000 livres en soutien à Gaza » a été lancée en réponse aux récentes agressions israéliennes contre les populations civiles palestiniennes, notamment celles résidant dans le quartier Sheikh Jarrah à Jérusalem, les Palestiniens de 1948 ou encore les victimes des crimes commis dans la bande de Gaza. Il ne s’agit pas de la première initiative émanant d’Amel Association International, qui avait déjà, avec le soutien de ses partenaires, acheminé de l’aide sanitaire dans le but de soutenir Gaza.
Il a poursuivi en déclarant : « Lorsque le directeur de la maison d’édition Dar Nelson, notre ami Suleiman Bakhti, a proposé l’idée de collecter des livres pour Gaza, nous avons été choqués d’apprendre la destruction de plusieurs librairies publiques durant l’agression israélienne, ainsi que les scènes de massacres relayées dans les médias. Nous avons donc invité certains amis et activistes dans le domaine de la culture, et avons lancé une campagne massive de soutien. Nous n’aurions jamais imaginé que cette initiative recevrait une réponse d’une telle envergure émanant non seulement d’intellectuels, de maisons d’éditions, ainsi que d’institutions culturelles mais également d’initiatives personnelles. Nous avons ainsi pu collecter 500,000 ouvrages. »
Lors de son intervention, Kamel Mohanna a également remercié l’ensemble des personnes qui ont offert leur contribution, avec le soutien d’un comité d’intellectuels composé de Raji Sourani, Fayez El-Sarsawy, Helmy Moussa, Issa Saba et Abu Salman Helles. Il a ajouté : « Nous avons travaillé d’arrache-pied pour trouver des solutions afin d’expédier et de distribuer les livres aux bibliothèques de Gaza, mais nous nous sommes heurtés à de multiples blocages, si bien que les livres collectés n’ont pas pu leur parvenir ».
Le Dr Mohanna a ainsi indiqué que les organisateurs de cette initiative avaient exploré toutes les possibilités, afin d’acheminer les ouvrages vers Gaza, notamment :
– par l’intermédiaire de l’UNRWA, qui a proposé de transférer les ouvrages via des agences de transport agréées, sous les auspices de la Croix-Rouge internationale. Sans résultat ;
– par le point de passage de Rafah et avec l’entremise du gouvernement égyptien. Nous avons ainsi envoyé une lettre à Son Excellence l’ambassadeur d’Égypte au Liban, accompagnée d’une lettre du ministre de la Culture libanais. Mais nous n’avons pas reçu de réponse positive de la part de l’ambassade ;
– par l’intermédiaire de l’ambassadeur de Palestine au Liban et du ministère de la santé à Gaza;
– par l’intermédiaire de l’association ANERA, basée à Gaza.
D’autres pistes ont également été envisagées, telles que l’intercession de la Russie ou celle d’amis comme le Dr Luna Abu Sweileh, qui a tenté de s’appuyer sur des institutions basées à Gaza.
Le Dr Mohanna a conclu : « Ensemble, nous avons tout fait pour mener à bien la mission qui nous a été confiée par ceux qui nous ont apporté leurs ouvrages, et avons entrepris tout ce qu’il était possible de faire, en vain. Face à ce constat, il nous fallait trouver une solution pour les ouvrages collectés, avec l’objectif de les rendre accessibles aux Palestiniens. Nous avons ainsi décidé de distribuer les ouvrages, en coordination avec la Welfare Association, à un certain nombre de bibliothèques palestiniennes, situées dans des camps disséminés à travers le Liban. Certains ouvrages ont également été confiés aux bibliothèques Al-Sabil, liées à la municipalité de Beyrouth et situées à Al-Bashoura, Monod et Al-Jeitawi. Ces bibliothèques travaillent avec de nombreuses bibliothèques publiques indépendantes en dehors de Beyrouth ».
Enfin, Kamel Mohanna a déclaré : « Nous promettons de ne pas nous arrêter là ; nous ne cèderons pas au désespoir et nous poursuivrons nos efforts. La Palestine est toujours dans nos cœurs et nous ne laisserons pas passer une occasion de soutenir les populations qui souffrent en Palestine occupée. Nous nous battrons jusqu’à ce que justice soit faite et que la terre soit rendue à ses propriétaires légitimes ».
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