Les centres de développement et de santé Amel à Beyrouth ont accueilli un groupe de scientifiques et de chercheurs de la faculté de médecine de l’Université du Michigan, classée au quatrième rang aux États-Unis dans ce domaine. Cette délégation, dirigée par le professeur Matthew Bolton, était en visite afin de voir de plus près les activités de l’association ainsi que ses accomplissements, au cours de ces quarante dernières années, avec des populations marginalisées dans diverses régions libanaises les plus défavorisées.
La délégation comptait également parmi ses membres le professeur Adnan Hammad, directeur général du programme « Global Health Research, Management & Solutions » de l’Université du Michigan, venu dans le but de mettre en place une coopération avec l’Université américaine de Beyrouth (AUB) et Amel Association International.
Quant au comité d’accueil, D. Kamel Mohanna, Président d’Amel et Virginie Lefèvre Coordinatrice Programme & Partenariats ainsi que différents coordinateurs de projets au sein de l’association, notamment dans le domaine de la santé, étaient présents pour la réception de la délégation.
L’objectif de cette visite était à la fois académique et humanitaire : elle visait à créer une coopération à la mise en œuvre de plusieurs initiatives de recherche sur le terrain où l’on combinerait entre une expertise scientifique et académique et l’expérience acquise par Amel sur le terrain. Ceci permettrait de fournir aux décideurs une recherche scientifique précise et efficace susceptible d’améliorer la qualité de vie des groupes marginalisés dans le monde, les réfugiés plus particulièrement. Il convient de noter que cette démarche rentre également dans le cadre des préparatifs de la prochaine Conférence internationale autour des personnes déplacées dont la tenue est imminente.
La visite a démarré au Centre Amel de développement social Bachar Mohanna & Muslim Akil, dans le quartier de Chiyah, où les visiteurs ont pris connaissance des activités du Programme de la protection des employées de maison et de la lutte contre la traite d’êtres humains. Lesdits employés se rendent au centre les samedis et dimanches pour y suive des formations allant du psychosocial à l’autonomisation. Le reste de la semaine, le centre ouvre ses portes aux jeunes Syriens déplacés qui y suivent, notamment, des formations dans les domaines de valorisation des compétences, de langues, d’artisanat et d’autonomisation sociale.
La délégation a par la suite fait une halte au centre de santé et de développement Dr. Ghazi Beydoun à Burj Al Barajneh, l’un des plus anciens centres d’Amel à Beyrouth, qui accueille des dizaines de milliers personnes résident dans cette zone marginalisée (Libanais, Palestiniens et Syriens). Le centre est actif dans différents domaines : des soins de santé primaires, des séances de sensibilisation et des formations, entre autres, y sont fournis. Le programme de Protection de l’enfance y est également activement bien présent.
La troisième étape de la visite a été effectuée au Centre de développement Amel de Harat Hreik, ouvert en 2009 pour répondre aux besoins du quartier et ses environs. Les enfants de la communauté d’accueil et des personnes déplacées s’y rendent sans différentiation aucune et des dizaines de milliers de Libanais, Syriens, Palestiniens et Irakiens, entre autres, y bénéficient des programmes du centre dans divers secteurs. Parmi lesquels ceux de la santé, de la protection, de l’éducation, de formation professionnelle et de sécurité alimentaire.
Lors de son intervention et après avoir salué la visite de la délégation, D. Kamel Mohanna, Président d’Amel Association International, a estimé que l’attention que porte le secteur universitaire sur le travail humanitaire est essentielle, car les résultats des travailleurs sur le terrain doivent être structurés et leur expérience archivée de manières théorique et académique afin que d’autres sociétés et générations puissent y accéder ultérieurement.
D. Mohanna, a par la suite a évoqué le plan de réaction lancé par Amel en 2012 pour intégrer les résultats de la crise syrienne, qui avait permis de fournir deux millions et 400 000 services aux déplacés syriens. Des services fournis, notamment, par le biais de 24 centres répartis dans tout le Liban, de 6 cliniques mobiles, de deux unités d’éducation mobiles et d’une unité consacrée à la protection des enfants de la rue sous la conduite d’une équipe de 800 volontaires et de salariés, principalement des jeunes et des filles.
Il a également évoqué le succès d’Amel dans le travail et le développement au niveau local, bien qu’il soit en dehors du système en vigueur au Liban, et a expliqué que malgré la difficulté à travailler dans la société libanaise, divisée en groupes sectaire et social, Amel a pu travailler avec les communautés locale et internationale conformément à sa philosophie d’action humanitaire, qui considère l’homme à la fois objectif et moteur de toute action, indépendamment de ses options. Ainsi, travailler avec des groupes marginalisés est une étape essentielle dans la lutte pour une répartition équitable des richesses aux niveaux local et international et dans la mise en place d’un Etat de justice sociale.
D. Mohanna a par la suite souligné qu’Amel, à partir de sa connaissance de la nature et les particularités de la société libanaise, a pu déterminer les besoins et les programmes nécessaires afin de progresser sur la voie du développement et de la paix sociale au pays des cèdres. En outre, à travers la compréhension et la coopération avec les Libanais de différentes régions et de divers bord dans des situations de paix et de guerre, l’Association a réussi à mettre en place des éléments de base pour un processus de changement social et est devenu un modèle libanais et arabe à suivre arborant avec fierté le slogan « de la pensée positive et de l’optimisme continu ».
D. Mohanna a enfin rappelé les trois piliers qui font l’association : service, développement et droits. C’est à partir de ses trois points que l’association a élaboré de nombreux programmes de développement et de réhabilitation qui s’adressent à toute la société, sans distinction aucune, car comme le dit l’homme lui-même : « Dans un même monde, on ne peut qu’avoir un même avenir pour les peuples ».