Le travail des enfants est malheureusement une réalité encore bien ancrée dans notre monde. Ainsi, selon l’OIT, 152 millions d’enfants sont astreints au travail, dont 73 millions qui effectuent qui plus est des travaux dangereux. Parmi ces enfants, près de la moitié ont entre 5 et 11 ans. Et seulement 37 millions (24%) ont entre 15 et 17 ans.
Les garçons sont les plus touchés par ce phénomène. En effet, pour 152 millions d’enfants qui travaillent, 88 millions d’entre eux sont des garçons pour 64 millions de filles. Le secteur qui emploie le plus des enfants, est de très loin l’agriculture (71%), soit 108 millions d’enfants.
Pour autant, le travail des enfants n’est pas réparti de manière égale dans le monde. Ainsi, près de la moitié des enfants qui travaillent (72 millions) – soit 1 enfant sur 5 – se trouvent en Afrique. Et 62 millions dans la région Asie et Pacifique. Dans une moindre mesure, les États arabes sont également affectés, avec 1,1 millions d’enfants qui travaillent (soit 1 enfant sur 35).
Cependant, depuis 2000 le travail des enfants a nettement diminué. Ainsi, en 2016, il y avait 134 millions d’enfants de moins au travail. Et le nombre d’enfants effectuant des travaux dangereux a diminué de plus de la moitié au cours de la même période. Mais les efforts ne doivent pas se relâcher dans ce sens. En effet, de 2012 à 2016 les progrès ont ralentis de manière significative. Ainsi, de 2008 à 2012 il y a eu une réduction de 3% d’enfants au travail, pour seulement 1% entre 2012 et 2016.
Les conditions de vie des enfants, et leur assignation au travail est malheureusement fortement liées aux situations de conflits et de catastrophe. En effet, dans les zones touchées par un conflit, le travail des enfants y est 77% plus élevée que la moyenne mondiale, et le taux de travaux dangereux effectués par ces enfants y est 50% plus élevés.
Au Liban, suite notamment à la crise syrienne et l’afflux de réfugiés, on assiste à une augmentation du travail de l’enfance dans le secteur agricole [source]. Selon la porte-parole de l’OIT, Hayat Osseirane, « le nombre d’enfants qui travaillent a sensiblement augmenté depuis la crise des réfugiés syriens. C’est la pauvreté qui force les familles à compter sur leurs enfants pour survivre ». Sur 482 000 enfants en âge d’aller à l’école, seulement 33 % sont scolarisés. De plus, entre 2009 et 2016, le nombre d’enfants libanais qui travaillent dans les champs a triplé. On estime à environ 7 % le nombre d’enfants libanais obligés de travailler pour aider leur famille, bien qu’il soit difficile d’avoir une estimation officielle.
Le travail des enfants, au-delà des conditions précaires représente un danger plus important que pour les adultes. En effet, comme leurs corps et leurs esprits sont en développement, les enfants sont donc plus vulnérables que les adultes aux risques du travail et les conséquences d’un travail dangereux sont souvent plus dévastatrices et durables pour eux. Ils sont exposés à de nombreux risques sur leur lieu de travail (produits chimiques, bruit, risques ergonomiques comme la nécessité de soulever de lourdes charges) et à de mauvaises conditions de travail (nombre élevé d’heures, travail de nuit, harcèlement). Cela peut entrainer des complications au niveau de la santé, allant des maladies de la peau à des traumatismes mortels (dans les cas les plus graves) en passant par l’asthme. Ainsi, le travail des enfants peut avoir pour conséquence des problèmes physiques mais aussi mentaux et comportementaux.
D’après le « Ministère de la république libanaise d’information » il y a environ 100 000 enfants travailleurs au Liban.